Une femme à Dien Bien Phû
Geneviève de Galard
Geneviève de Galard (Mme de Haulme), après de longues hésitations, relate, 50 ans après, avec pudeur et sensibilité les terribles moments passés auprès des blessés tout au long de la bataille. Après avoir évoqué son parcours de » mousquetaire » depuis le berceau familial du Gers jusqu’à son entrée dans le corps des convoyeuses de l’air, elle prend part aux missions habituelles en Europe et en Afrique entrecoupées d’un détachement en Indochine. Elle retrouve ce pays en janvier 1954 alors que se prépare la rude bataille du Nord-Ouest.
Lors d’une tentative d’EVASAN en C 47 sur DBP en équipage avec le commandant Blanchet, commandant en second du Béarn, l’avion est endommagé. Le lendemain, il sera détruit par un obus et l’équipage restera définitivement dans le camp. Geneviève de Galard se dévouera alors totalement auprès des blessés dont elle partage le sort leur prodiguant les soins mais aussi, avec un courage sans faille, elle les réconfortera et les aidera à surmonter la douleur et l’angoisse comme seule peut le faire une femme, infirmière de surcroît. Elle rapporte dans » plus loin que l’enfer » les témoignages des blessés graves restés à DBP aux mains des Viêts en attente de vagues soins et d’une libération aléatoire. Invitée par les Américains qui l’avaient surnommée « l’ange de DBP », elle connut un véritable triomphe sur Broadway. Refusant toute gloire personnelle, elle ne manquait aucune occasion de vanter le courage et l’abnégation des troupes du camp retranché.
Rien ne saurait mieux caractériser le courage et la modestie de Geneviève de Galard, convoyeuse au destin exceptionnel, que la citation en exergue de son livre « L’héroïsme réside moins dans la nature des actes que dans la manière de les accomplir ».
Général Paul BAUJARD
Editions » Les Arènes « . 290 pages – 22,90 €