Ce livre rassemble des extraits des lettres que le Général Jean-Paul Arbelet, alors jeune lieutenant, a envoyées quotidiennement à son épouse Christine, restée en métropole, durant le conflit Indochinois de 1952 à 1954.

Il ne s’agit pas d’un ouvrage de plus sur ce conflit, mais d’un témoignage unique sur la vie quotidienne en Indochine à cette période et sur les missions souvent méconnues qu’ont dû accomplir ces jeunes officiers pilotes. Il ne s’agit pas non plus de mémoires ou de souvenirs, mais d’une correspondance écrite sur le vif et jour après jour pendant les 18 mois passés au loin. Les portables n’existaient pas et le seul moyen de garder le contact avec ses proches était les lettres.

Ces lettres, écrites sur du papier avion, mettaient en moyenne de 3 à 5 jours pour parvenir à leur destinataire. Les camarades de Jean-Paul Arbelet s’étaient habitués à le voir écrire quotidiennement de longues épîtres de jour comme de nuit. Pendant 18 mois, tous les jours, une lettre est partie d’Indochine vers la France, et une autre de France vers l’Indochine.

Ce contact quotidien permit à Christine, sa femme, de se familiariser avec les usages et les aventures de ses vols, tant et si bien qu’elle arrivait souvent à deviner d’avance d’après les journaux et à prévoir quelle mission son mari avait faite!

Leur premier enfant, une fille, Dominique, est né pendant ce séjour.

Le lieutenant Arbelet, blessé à Dien Bien Phu le 23 mars 1954, réussissait à ramener lui-même à Hanoï son avion et son équipage, dont le mécanicien était gravement touché. Il fut lun des derniers pilotes à se poser dans la cuvette de Dien Bien Phu (cet épisode a été relaté par Jules ROY dans son ouvrage consacré à la bataille de Dien Bien Phu).

Général de corps aérien et Major Général de l’état-major des armées, il donnera sa démission à l’automne 1983.